Le Mouvement Populaire des familles appartient au courant des mouvements familiaux qui ont commencé à se constituer en France dès la fin du 19è siècle. Les premières associations sont fondées sur l’entraide et rassemblent principalement les familles nombreuses.
Pour le MPF, il s’agit de familles issues du milieu populaire : en 1941, le Ligue Ouvrière Chrétienne créée en 1937 par d’anciens Jocistes, devient le MPF “premier mouvement familiaux ouvrier”, “lien entre les deux bases de la vie ouvrière que sont le travail et la famille”.
La participation des familles a donc été essentielle pour le développement et l’animation des services qui ont été créés : dès 1942-43, les premières Associations de l’Aide familiale Populaire, les AAFP/CSF, sont créées à Roubaix et Lyon.
A travers les témoignages qui nous sont parvenus, on lit, sous la pudeur des mots, le dévouement, l’abnégation, voir l’héroïsme. N’oublions pas qu’à l’époque, dans les quartiers populaires, il n’y a souvent pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de chauffage, à plus forte raison pas d’appareil électroménager … Et en plus, c’est la guerre : les Aides Familiales doivent faire face ! Pas de financement public : les familles participent, les mères de famille s’organisent, font des vente sur la voir public, organisent des kermesses. Et, ce qu’il y a de plus remarquables, c’est que dès le début, la formation est au cœur des préoccupations : la première session a lieu en 1943 à bourg en Bresse.
Puis c’est la Libération et l’époque de la reconstruction. L’aide Familiale doit passer à une autre vitesse, le bénévolat ne suffit plus. Il faut un financement public,
Aussi n’est-on pas étonné que les principes qui animent ce mouvement soit au delà d’une simple idée spontanée de faire du social, du caritatif, soient belle et bien les bases d’un véritable projet de société :
- en premier lier le concept de solidarité, bien différent de l’idée d’assistance;
- ensuite le sentiment très fort de la nécessité de responsabiliser les familles, de leur donner une expression à travers des réalités très concrètes : il fallait montrer que des familles de la classe ouvrière étaient capables de gérer (on est bien là dans la ligne ouverte par le Front populaire);
- enfin, voir “grand” : dès le démarrage des premiers services, il s’agit de poser les bases d’un grand système généralisé pour toute la France et non pas mettre sur pied une micro-réalisation de quartier.